Confidences...

Au bout de quelques heures, le calme revient. La tempête est repartie comme elle est apparue.

Erlik et Ticlou sortent de leur abri improvisé. Le soleil brille de tout son éclat et le paysage antarctique n’a pas changé : toujours aussi grandiose, toujours aussi lumineux et toujours aussi extrême.

L’ours s’étire de tout son corps en faisant craquer ses os.

- Ce blizzard m’a donné faim. J’ai repéré, comme qui dirait, un endroit pour nous restaurer, dit Erlik. Après quoi, nous partirons à la Croisée des Icebergs retrouver Tarkeq. Ca te va ?

Ticlou acquiesce :

- Super ! J’ai hâte de la revoir !!!

Arrivé près de la berge, Ticlou plonge dans l’eau glacée et s’envole à la recherche de victuailles. Erlik, ne perdant pas ses habitudes, s’installe au bord de l’ouverture de la banquise et entame son éternelle litanie monotone en dodelinant son corps de droite à gauche.

Quelques instants plus tard, Ticlou le rejoint et partage sa pêche.

Rassasiés, ils prennent le chemin du rendez-vous de l’épaulard.

La marche se déroule tranquillement. Ticlou découvre la vie d’un ours blanc : ses états d’âme, sa solitude et sa survie. La saison des Amours casse cette routine en y apportant la violence et la tendresse.

- Il faut se battre pour conquérir la belle, explique Erlik. Dès qu’une ourse a envie d’enfanter, elle le fait, comme qui dirait, sentir à la ronde et là, tu as tous les mâles des environs qui viennent lui faire la cour.

- Whâa ! Elle doit être heureuse, la dame ourse, d’être aussi courtisée, s’émerveille Ticlou.

- J’espère bien ! surenchérit Erlik. Pendant que nous autres, on se met la raclée, elle, elle continue à nous rendre fou dans son coin !!!

- Chez nous, mon papa m’a dit que c’était les mamans qui se battaient pour avoir un mari, parce qu’il y a plus de dames que de messieurs… Elles vont même jusqu’à les voler !!!

- Quels veinards ! siffle l’ours polaire. Je vois que c’est à peu près pareil chez toi que chez moi : c’est la bagarre générale !

- Et tu gagnes souvent ?